Des marches

marche après marche
et marche après marche
je regarde souvent vers l’arrière

rien de tel qu’une petite pause dans le tempo
une piqure de rappel
des corps et des coeurs éffleurés

rien d’aussi bon que la bouche de mon ami qui devait
que la bouche de mon ami qui devait
de mon ami qui devait

oui, marche après marche
il y en a qui croient s’élever
tu comprends çà toi, un escalier qui monte
mais toi tu descends ?

j’ai caressé des blondes et des brunes
j’en ai bu aussi, et fumé
on m’a dit que je n’étais pas beau

marche après marche
beaucoup essayent de survivre
certains meme de résister

il y en a qui glissent
d’autres qui courent
et le courant m’emporte (tu vas me manquer)

je manque encore d’expériences
je cherche encore des marches
te croiser au large

il reste peut-être encore un peu de temps
à qui le donner ?
tu m’as dis que je n’étais pas beau

Verdict

j’éprouve sa résistance
j’éprouve sa peur ma cadence
sur elle les rumeurs
la chaleur de ses douves
le poids de sa preuve
et son rictus de louve

je ris de sa stupeur
l’envol de ses pleurs
l’ampleur de ses silences
le sexe de ses sens
et quelles sont ses clameurs

ça compense

j’interroge à distance
la langueur de sa danse
dont l’Or est en plein coeur
le solde de sa chance
le fond de son horreur
et mon sourire ailleurs

j’me balance

Ask

je rêve d’un bruit tentaculaire
je cours dans le vent debout
je crie dans un vol de lumière
n’importe où

c’est peut-être sur une scène de rock
peut-être un plateau de tournage
peut-être un clip astronomique
c’est peut-être une scène de ma vie
c’est peut-être la scène de ma mort
peut-être quand je suis né

je rêve d’un fracas aérien
d’un rire de colosse
je suis le géant debout et l’enfant à genoux
n’importe où

c’est peut-être un peu trop d’alcool
peut-être un peu trop de fumée
peut-être un peu trop de solitude
c’est peut-être le rêve de ma vie
c’est peut-être le rêve de ma mort
peut-être je rêve que je suis né

Cadence

mon amie s’est pendue
elle pleurait en courant sur Cinquième Avenue
ses mains se balancent
j’ai brûlé son tatoo sur son épaule nue

moi j’évite les balcons
je sais qu’elle n’aimerait pas que je cède aux frissons
ses pieds se balancent
mon pouls suit le doux balancier de ses talons

lame de rasoir dans ma bouche
elle tapait en riant sur ma main qui la touche
ses seins se balancent
ses lèvres entrouvertes et tièdes quand je la couche

au creux des paumes cette plaie soleil
en détaillant la corde au bord de son oreille
ses cheveux balancent
combien de temps encore attendant son réveil
cadence

Le rat aux mille vies

Le rat aux mille vies

je suis le rat aux mille vies
les cris les rires les appels
je suis l’éponge qui écoute et marche
je suis l’âme qui macère dans tes pleurs
la bulle qui remonte le long de ta gorge
la sueur qui roule le long de ton dos
je les désire et les chaparde

je suis le rat aux mille vies
les cris les rires les appels
l’oeil empli de ces danses
de ton geste et de leurs regards
de tes courbes et de ta voix
de tes mots et de ta joie
l’herbe qui boit et qui pousse

je suis le rat aux mille vies
les cris les rires les appels
je rencontre un ami inconnu
laissez-moi l’aimer le boire
sonder la couleur de sa moelle
me repaître de ses étincelles
tant il brille que je renais

je suis le rat aux mille vies
les cris les rires les appels
la femme aux tendres ordres
au coeur et au corps blessés
au ventre créateur criant de douleur
je semble donner et prendre
je me sers et je me sers

je suis le rat aux mille vies
les cris les rires les appels
de tout fracas le témoin
de tout ce sang le descendant
mais personne ne verra le fond de mon puits
jette un oeil et tu le perdras
pas un son ne viendra de moi